Après le rachat de Vega Sicilia, en 1982, La famille Alvarez n’est pas restée les bras croisés: dès 1992, ce fut la création d’Alión ; puis, un an plus tard, d’Oremus, en Hongrie. Leur quatrième projet, Pintia, allait les emmener un peu moins loin : précisément, à Toro, la DO voisine de celle de la Ribera del Duero. C’est en 1995-1996 que le plan a commencé à mûrir. Dans ces années-là, Toro n’était vraiment pas à la mode. Toutefois, avec quelques autres grands producteurs de la Ribera del Duero, comme Alejandro Fernández, de Pesquera, ou Mariano García, de Mauro, la famille Alvarez comprit l’énorme potentiel de cette région encore quasiment vierge. Dès 1997, elle se mit à racheter de villes vignes de Tinta de Toro. Les 4 années qui suivirent furent mises à profit pour remettre en état ces vieilles vignes et expérimenter au chai. On s’aperçut assez vite que le plus grand défi, avec des vins aussi rustiques, était d’en faire sortir le fruité, et d’une manière assez élégante, en plus! Le premier millésime, le 2001, fut mis en marché en 2004. C’est là qu’on vit que les gens de Vega Sicilia avaient vu juste. Ce premier millésime et ceux qui suivirent présentaient une symbiose parfaite entre la puissance austère de la région et l’élégance et la finesse qui sont la signature des vins de Vega Sicilia. Le temps dira comment ces vins magnifiques peuvent évoluer. En 2006, la cave de San Román de Hornija fut terminée. Il s’agit d’un bâtiment moderne, situé à flanc de vallée; de là, on peut voir la bodega d’Elías Mora, un autre Toro plein d’élégance.